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Vrac

 L'AMITIÉ

Depuis un moment j'ai décidé d'arrêter de prendre en charge les sorties avec mes ami.e.s. 

J'attends les propositions, plutôt. 

Tannée de la charge mentale que ça m'imposait. 

Le monde vire encore. 

Sans moi. 


Depuis un peu moins longtemps j'ai décidé d'attendre qu'on me demande comment je vais. 

"Pis toi, quoi de neuf?" 

J'ai jamais rien. 

J'ai tout le temps détesté cette question-là. 

Impertinente.

Vague.

Casual. 

Tu veux pas vraiment savoir, c'est de la formalité.  

Le bout qui me fascine c'est que très peu de personnes me posent des questions sur ce qu'ils savent ce qu'il se passe,

Voire même seulement sur retourner la question: 


MOI: Comment as-tu trouvé ça?

AMI.E: [déblatération sur ses impressions]

*FIN*

Un silence malaisant s'installe parfois. 

Un silence digne d'une mauvaise date Tinder où le gars confond ta curiosité avec de l'intérêt et penses pas un minimum de te retourner tes questions, histoire de genre faire le bare minimum pour apprendre à te connaître. 


Plusieurs de mes amitiés sont des portes que j'ai lentement, mais assurément, fermées une par une. 

Un long couloir d'hôtel miteux aux portes de chambre bien verrouillées. 

Je leur laisse seulement passer les sons qu'ils peuvent entendre de chacune de leur chambre. 

Des paroles brouillées, 

Des sons vagues, 

Un aspirateur, elle doit être en train de faire le ménage. 

Je leur laisse seulement les sons les plus forts, qu'ils peuvent entendre. 

Ça me laisse libre de sangloter tranquillement dans mon coin, sans être dérangée. 


Je me sens comme une boulimique qui a trop mangé les paroles des autres. 

Les miennes, faut lire un blogue pour les savoir. 

C'est pratique, on m'y voit pas pleurer, 

Et ça devient un canevas sur lequel on peut se projeter. 


Mes émotions sont un tableau blancs pour mes amitiés. 

J'ai rien à leur blâmer,

J'en suis le peintre. 


AMOUR

L'ironie c'est qu'à chaque fois que je date un gars, je lui demande comment étaient ses anciennes relations et je me fais un portrait de l'individu. 

Je les juge de pas se regarder.

Des fois c'est clair comme de l'eau de roche. 

 

Récemment, j'ai réalisé que le seul dénominateur commun de mes échecs amoureux était moi. 

Mes échecs d'amitié aussi. 

Bref, toutes mes peines d'amour. 

Depuis ce jour là, j'ai une panique constante qui s'est installée en moi. 

Je suis pas bonne,

Je suis brisé

Un produit mal manufacturé

Un osti de chandail Shein cheap,

Ça tough jamais longtemps. 


Tantôt je suis allée voir une pièce sur la violence conjugale. 

À la scène où le gars lance une bière à son conjoint, 

Je me suis vue. 

Avec ma planche à découper. 

La fameuse. 

Un flashback de mes crises me sont toutes repassées d'un coup dans face pendant le jeu des acteurs.

J'avais deux pièces devant moi. 


Je suis retournée chez moi, 

Shakée. 

Je suis vraiment le dénominateur commun de mes échecs amoureux passés. 


LE TRAVAIL

J'ai pas d'amis au travail, 

Du moins, pas comme avant. 

Je ne suis pas rassasiée quand je reviens chez moi le soir. 


Comme si je mangeais du McDo à la journée longue; 

Ça nourrit, ça fait la job, ça bourre, mais je ne suis pas rassasiée. 

Mais j'ai aussi pu faim, aussi, non plus. 

J'ai commencé à arrêter d'organiser les événements avec les amis pas longtemps après que je sois arrivée là. 


Je suis même pas convaincue que ça me convient. 

J'ai l'impression de me voir devenir ce que j'abhorre: 

Un esti de cul assis sur sa paye. 

Ancrée dans sa routine poche, 

À pu avoir grand chose d'autres en dehors de la job. 


SANTÉ MENTALE

On m'a proposé Douance ou TDAHH 

(oui, avec 2 H, pour ajouter "hypersensible", à la fin)

Trait de personnalité limite, des fois je me demande si c'est pas un trouble, à être tout le temps en dépression de même. 

"Non mais madame Martel, vous êtes très mature émotionnellement, vous avez tout en main pour réussir!" 

Pourquoi, alors, pourquoi, 

J'ai lancé une planche à découper? 

Pourquoi, 

Je m'engueule avec mes amis

Oh, c'est pas vrai? 

Tout le monde s'engueulent, iels me mentent quand iels disent qu'ils s'engueulent jamais? 

Va leur parler, Martine, TS depuis 35 ans, criss, parce que c'est ce qu'iels me disent! 


Pourquoi, je traîne l'impression d'être un éternel problème, 

D'être brisée,

Pourquoi les pensées suicidaires reviennent tout le temps, alors, Martine? 


Trouble dysphorique menstruel, 

Ouin, je sais pas, du moins, la vitamine B6 marche pas. 

"Trouble dysphorique prémenstruel"

Trois mots qu'on peut substituer à "Criss de folle", 

C'est plus court de même, pis ça a le même nombre de mot. 

En plus, ça me correspond mieux. 

J'ai jamais été dans la dentelle.  


Dépression saisonnière, 

Est ma nouvelle hypothèse, 

C'est tout le temps autour de février que je suis pu capab pantoute. 

À jaser avec mon médecin. 


T'ES MAUVAISE

Mauvaise pour moi, 

Mauvaise pour toi, 

Mauvaise tout le temps. 


Récemment, j'ai commencé à questionner mes intentions. 

J'ai constaté que j'étais égoïste. 

C'est dégueulasse. 


J'ai aussi constaté que j'étais pas aussi bonne que je voulais bien le croire, 

en danse, 

à job, 

au bénévolat, 

en course, 

au yoga. 

Asti de pas bonne. 


DEMAIN

J'ai les pensées qui spinent les même 5 affaires, tout le temps, 

Je spin mes même 5 sujets en pleurant, 

En étant un peu tannée, 

Tout le temps. 


En me demandant si y'existe une ostie de solution. 

J'tu trop exigeante? 

C'est quoi être normal? 

Qui qui a la réponse? 

J'tu malade?

J'peux-tu guérir?


Y'a quelque chose de ben tannant à avoir fait ben de la thérapie, 

C'est de savoir qu'il y aura un demain. 

D'avoir ta coach de vie intérieur, 

Marie-Karine, 

#Goodvibesonly

Qui te dis que ça va se replacer. 

Pis de savoir qu'elle a raison, l'astie. 


Je calcule pu le nombre de fois où j'ai juste eu envie de dire à Marie-Karine de farmer son esti de yeule, 

Pis de refaire mon processus de février 2017, 

Dans mon p'tit studio sur la Côte Sainte-Geneviève,

Sans appeler les ambulances, cette fois-là. 


Je finis toujours par aller me coucher,

avec Marie-Karine,

Ben collées.

C'est la seule qui comprends vraiment combien je suis fatiguée.  

Pis elle sera encore là pour moi demain.  


Commentaires

  1. Je ne sais pas si ça va te faire plaisir ou sembler amer pour toi mais je trouve que tu écris tellement bien. Et c'est un peu déroutant de lire les souffrances de quelqu'un qu'on apprécie en se disant que c'est quand même agréable à lire ... l'ironie car c'est loin d'être agréable de savoir que ça ne va pas pour toi.

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