Je me souviens de cette soirée là.
La deuxième qu’on passait ensemble.
Les détails me glissent des mains, honnêtement. Mais je me souviens que tu m’avais dit très clairement, que tu n’avais aucun sentiment particulier pour moi.
Que je t’ai demandé ensuite qu’est-ce que je faisais là alors, chez toi.
Tu m’as juste répondu quelque chose dans le genre de « qu’est-ce que t’en penses? »
On a dû baiser ensuite, je ne sais plus.
Mais j’étais toute brisée en dedans.
Parce que ne rien ressentir pour quelqu’un, c’est un peu violent, quand on y pense.
Ressentir de l’amour, de l’affection, de l'empathie, de la pitié, de la bienveillance, une complicité, de la haine, de la honte, de l’envie… on peut ressentir plein de choses pour une personne.
Cette personne peut être aimée comme amant.e, amoureux.se, ami.e, connaissance, collègue, membre de la famille, chum de brosse…
On peut la détester comme son.sa pire ennemi.e, avoir de l’animosité envers elle, de la colère, de la tristesse, de la rancune…
Mais ne rien ressentir?
Je t’avais demandé si on dormait dans le même lit, ce soir là. Parce que tsé, on s’entend que tu n’avais aucun sentiment particulier envers moi.
Les gens envers qui je n’ai aucun sentiment particulier, je ne dors pas avec, je ne couches pas avec, je ne les invite même pas chez moi, sauf s’iels accompagnent une personne que j’apprécie assez pour l’inviter chez moi.
Tu m’avais demandé « tu me niaises-tu? »
Je me souviens de m’être réveillée en panique, au milieu de la nuit.
D’avoir texté mes amies.
Pognée, en pleine pandémie, en couvre-feu, à passer la nuit chez quelqu’un qui n’a aucun sentiment particulier pour moi.
***
J’ai commencé à sauter les plombs à partir de là, je pense bien.
Je ne sais plus combien de fois j’ai juste essayé de te crisser là.
Pis que ça ne marchait pas.
Je me sens conne, quand j’y pense.
Tu réussissais tout le temps à coucher avec moi malgré tout.
J’y repense,
Et je me sens tellement stupide.
Je savais tellement ce que j’avais à faire.
Mon inconscient le savais aussi.
Et je en faisais que me caler un peu plus au fond du baril.
À plus trop savoir j’étais qui, parce que je ne me reconnaissais pas.
***
J’avais enfin réussi, à te faire partir.
Un mois.
Et je me suis mise à rêver à toi.
Quelques fois.
Assez pour que j’ai envie de te reparler, puisque tu poppais dans mon sommeil anyway.
En me disant que c’était correct, que je saurais tolérer.
Et ça se passait bien, quand même.
Jusqu’à ce que.
« Pourquoi tu es revenu? »
« Parce que tu m’as écris. »
Tu m’as redit que tu n’avais aucun sentiment particulier pour moi.
Un jour, j’ai réussi à t’arracher un « j’aime bien passer du temps avec toi ».
Je sais pas ce qui m’a passé dans la tête.
À quelque part, je me disais que c’était « juste » une réticence de ta part à exprimer tes émotions.
Pis la fille que je n’aime pas être est revenue.
Pis t’étais distant.
Et la roue s’est remise à tourner.
Pareil comme avant.
Pis j’ai réalisé que c’était à sens unique, ce truc là.
***
Si il y a une chose que je retiens de notre rencontre, c'est ta critique récurrente sur le fait que j'écris des romans et que je suis drama.
Soit.
J’écris maintenant mes romans dramatiques pour ceux qui ont envie de les lire, de s’y reconnaître, d’y évoluer et de me faire évoluer là dedans.
***
J’ai encore tout plein de sentiments positifs et négatifs quand je pense à toi.
Mais je garde maintenant mes mots pour d’autres.
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