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La fin

Voilà.

2020.

Ma fameuse Rachel m'a dit, à notre dernière rencontre qu'on commencerait la clôture de la thérapie.
J'ai freaké.

Mais je regarde ça, et en effet, je suis rendue au stade où le petit oiseau blessé que je suis est guéri.
Il a volé dans sa volière, et maintenant c'est le temps de retrouver la dure et terrifiante nature sauvage, muni des skills qu'il a appris.

***

Il y a quelques temps, j'ai relu les articles que j'ai écrit sur ce blog.
Il y en a plein avec lesquels je ne suis plus d'accord.
J'en ai effacé quelques-uns.

Le reste, je les conserve.
Tout d'abord parce que je crois que j'écris pas pire; ça serait dommage de perdre les trucs qui m'ont inspirée.
Mais pour me rappeler aussi.
Des colères. Des peines. Des rancunes.

Et de comment ça ne donne rien d'extrapoler là dessus.

Qu'en fait, j'ai du contrôle sur rien.

Rien, hormis moi.

Et que dans le fond, c'est ma tâche personnelle de comprendre comment nommer ma colère, ma frustration, ma peine, sans être uniquement dans la réaction.

Écrire tout ça m'aidait à mieux comprendre.

À mieux me comprendre.

Mais partager tout ça m'a valu des ennuis.
Faque c'est un peu poche. (Le syndrome Bellcausepourlacause, que j'appelle)

J'ai récemment commencé à écrire de manière personnelle. Pour moi.
J'ai mon cahier et un beau stylo à côté de mon lit.
L'app de notes dans mon téléphone regorge de micros poèmes, que j'écris partout, n'importe quand.
Mais je n'écris plus seulement sur comment les comportements des gens sont nazes.
Dans mes notes, j'ai décidé de mettre du beau. Des gratitudes. Du magique.

Parce que c'est facile de se terrer dans tout ce qui est nul.

Et je trouve que ça rends le tout plus humain. Plus complexe.

Et la formule du poème me permet de bien réfléchir à ce que j'écris.

Mais je n'ai plus besoin de le partager.
C'est mes petits moments.
À moi.
Qui me font sentir en paix.
Parce que je pense que c'est ce qu'on recherche, au final.

***

Je ne dirais pas non plus que je suis rendue quelqu'un qui est full en contrôle de ses émotions.

De toute façon, je trouve qu'en général on confonds "contrôle de ses émotions" avec "ne pas être faché ou en désaccord, jamais, jamais!"

J'ai d'ailleurs eu quelques apocalypses émotionnels récemment.

Mais, merci soeur cadette qui m'a parlé de ça, ces apocalypses là m'ont permis de réaliser que, tout comme ses enfants, j'avais besoin de libérer ma charge émotionnelle pour mieux me gérer #braillermavie.

Faque je me souhaite de pleurer souvent en 2020.
Parce qu'au final, si c'est tout ce que ça prends pour m'éviter des crises de paniques, ou le spiraling, c'est pas si mal.
Parce que si il y a bien quelque chose que j'ai appris avec Rachel, c'est bien que c'est juste normal d'être fâché, d'avoir de la peine, d'avoir de la rancune. Pis que de ne pas l'accepter, l'accueillir, chez-soi et chez les autres, c'est souvent ça en fait qui cause le plus de tort.

***

J'ai fait le bilan de ma décennie ce matin.

Et j'ai réalisé comment tout a été constamment instable, de manière volontaire ou non, pendant ces 10 dernières années.
Comment c'était difficile.

Et comment, finalement, malgré tout ça, même si cette année, je pensais que ma confiance en moi était anéantie à jamais, il y avait quand même eu tellement de belles choses qui me sont arrivées.

Et j'ai ré entendu les paroles de ma mère, dans un appel alors que j'étais dans le bus, découragée par ma situation d'emploi:

"Regarde, ça va bien tes affaires, tu es capable de faire toutes tes affaires, ton yoga, la danse tout, tu travailles, même si ça continues de même, c'est pas si pire!"

Pis c'est fou.

Parce que sur le coup j'étais comme :"Yeah, right. Tellement nice d'être sur l'assurance-emploi la moitié du temps".

Mais dans le fond, elle a raison.

C'est juste une préconception que j'ai que pour être heureux, il faut travailler à temps plein à tout prix.
Je suis bien à la Ville.
J'aime monter les expos une fois de temps en temps au musée.
Aller prendre des petits contrats une fois de temps en temps dans d'autres institutions.
Pis je veux dire, il y a tellement de monde qui passent la moitié de leur vie au chômage.
Je ne suis pas toute seule.
Ça va bien.
J'ai pleins d'expériences.
Pleins de belles choses à vivre.

J'avais lu un jour dans un livre d'Osho, je  pense, que quand une porte de bonheur se ferme, une autre s'ouvre, mais que souvent, on regarde si longtemps la porte fermée que nous ne voyons pas celle qui s'est ouverte pour nous.

J'ai réalisé, en faisant mon bilan, que j'avais eu vraiment beaucoup de portes de bonheur qui se sont ouvertes pour moi cette année, malgré tous les malheurs.
Pis que je suis solidement restée stallée devant la fermée.

Donc j'ai libéré la charge émotionnelle.

Et j'ai enfin donné la gratitude que ces portes ouvertes là méritaient.

***

Donc, pour ce dernier texte ever sur ce blog, et partagé sur les réseaux sociaux, je vous souhaite de voir les portes ouvertes.
Je vous souhaite de vous libérer de votre charge émotionnelle, que ce soit en braillant, en faisant du sport ou en gueulant dans un placard.
Je vous souhaite de vous aimer. Dans tout ce qu'il y a de "norme-socialement" "beau" et "pas beau".
Soyez intègre, soyez honnête.

Bonne année!



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