J'ai lu, pendant une insomnie hier soir, qu'il paraît que la thérapie, c'est pas linéaire.
Les rechutes, il paraît que c'est normal.
Pour ceux qui regardent la série "The Good Place", j'ai compris que le principe de "Jeremy Bearimy" était applicable. Je pense que je suis le point du i actuellement.
(clique ici pour comprendre la blague ;) )
Sérieusement, depuis novembre, c'est dur de pas péter ma coche pour un oui ou pour un non. Si je pouvais arracher la face du monde, je le ferais.
Après plusieurs disputes, c'est ma famille qui y a passé hier.
Il n'y en a plus un seul, plus un, sur mon Facebook. Tante, oncles, cousins cousines inclus.
Et j'ai dit à ma soeur aînée que je ne voulais plus lui parler.
Genre jamais.
Panique le soir. J'ai les paroles de ma soeur cadette qui me tournent en boucle en tête:
"Tsé, quand le monde vont te dire pourquoi tu ne parles plus à ta famille, tu vas dire quoi? Que c'est parce qu'ils ne respectaient pas tes limites?!?"
Je marche jusqu'à chez moi haletant. Mon cerveau fait juste le lien suivant : "Ce n'est pas bien de respecter ses limites, tu es une mauvaise personne"
J'appelle le 811. J'ai des pensées suicidaires pis toute.
L'intervenant était très sympathique.
Je pense que c'est vraiment la première fois que j'ai appelé un service d'aide psychosocial où des paroles m'ont autant fait réfléchir. Appelez le 811 en cas de crise, ça torche des culs.
Il me pose des questions du genre "avez-vous des ami/e/s? Vous voyez, vous n'êtes pas seule! Vous êtes appuyée! Ce n'est pas tout le monde qui ne vous comprends pas!".
Pis j'étais comme: "Sérieux, toi pis ta pensée positive, prenez une dose mortelle de laxatifs" qui s'est traduit verbalement par "Où vous voulez en venir exactement?"
Parle parle, jase jase, et à la fin il me dit:
"Vous savez, le cerveau humain est vraiment mal fait. Il va toujours focusser sur le négatif. Tout à l'heure, vous m'avez demandé où je m'en allait avec mes questions, ben c'est pour vous faire réaliser ça: que vous en avez des gens qui vous appuient. C'est peut-être pas ceux que vous voudriez, mais ils sont là et ils sont importants pareil!"
PAAAAAAAAAF!
Révélation.
Mon cerveau va toujours focusser sur le négatif.
Pis je travaille fort à ce qu'il s'y concentre.
"Personne ne me comprends! Personne ne m'aime!"
Non, c'est faux.
Pis c'est fou, depuis hier je retourne ces vérités de bord.
Pis ça sonne plus proche de la réalité.
"Ma famille ne m'aime pas"
C'est faux.
Je n'aime pas ma famille.
Eux, je ne sais pas ce qu'ils ressentent. Ils m'aiment peut-être maladroitement.
Mais moi, je ne les aime pas.
C'est moi qui coupe les liens avec eux, c'est donc impertinent de dire qu'ils ne m'aiment pas...
"Je n'ai pas d'amis"
Faux
Je ne sais pas comment entretenir des amitiés. Je veux dire, j'ai réalisé récemment qu'au final, je ne sais pas tellement c'est quoi l'amitié, ayant en tête seulement les références de monde qui se tiennent encore la même gang ensemble depuis le secondaire. Mais j'ai des amis. Pas du secondaire nécessairement, mais j'en ai.
"Je ne suis pas importante"
Faux
Je ne me trouve pas importante. Et ce malgré ce que tout le monde pourront me dire comme compliment. C'est ma perception de moi envers moi-même. Mais pas une vérité universelle acceptée de tous.
Plein d'affaires de même que finalement, en les retournant de bord, font sens.
Et qui me font voir comment je me conditionne, au final, à être malheureuse.
Mon ex, Monsieur A, était travailleur social.
Il m'avait dit, en parlant de ses séances avec ses clients:
"Tu sais, tant que la personne ne sera pas prête à se regarder en pleine face, on peut rester en thérapie pendant des années sans que ça n'aille aucun effet."
Des fois, les gens te tendent un miroir, et on regarde d'un oeil.
Depuis que je retourne mes pensées négatives de bord, j'ai l'impression que je regarde dans le miroir avec mes deux yeux.
Que finalement, peut-être que ma course n'est plus dans le point isolé du i dans Jeremy Bearimy.
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