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Brûlé

Je m'en vais au Bar de la Korrigane ce soir, pour le couronnement de la Revengeance des duchesses.

Cette année, je n'ai participé à presqu'aucune activité. Pis tsé, j'écris ça, là, là, pis ça me donne envie de pleurer. Parce que cet événement m'a apporté beaucoup... anyway.

Je m'assoies à une table avec des amies rencontrées à la Revengeance. Karo me dit qu'elle est contente de me voir ici ce soir. Je souris, malaisée.
C'est pas comme si je ne lui avais pas envoyé un message facebook assassin sur ma frustration face à la situation de l'encan sur Crazy Carpet.
C'est pas comme si j'avais pas complètement choké le comité organisateur, avec des bénévoles en or, dernière minute, parce que ça ne marche plus, parce que je suis tannée d'avoir l'impression d'être la fille qui sauve des meubles, tout le temps.
J'ai envie d'en créer, pas d'en sauver in extremis, des meubles. Parce que même si l'événement peut encore potentiellement être une réussite, je n'y crois plus. Et je n'ai pas envie d'être associée à quelque chose en lequel je ne crois pas.

Coup dur pour l'orgueil, ça. Deuxième fois dans ma vie que je choke. Mais de manière apocalyptique, dernière minute, et laissant mes comparses dans le caca.

Moi, la GRAAAAaaaAAAaaande Nancy Martel, celle "qui peut remonter des paquebots en train de couler", comme m'a dit une ancienne comparse bénévole, j'ai laissé, maintenant, 2 bateaux couler, avec toute mon équipage dedans.

Je les ai regardé se noyer.

Pendant que j'écrivais des post Facebook sur mon mal être entièrement égoïste, attendant le réconfort de quelconques personnes pouvant le faire.

Et pourtant...

Et pourtant leur approbation, leurs encouragement, n'effaçait en rien l'immense tache que je traîne sur mon coeur depuis.

Et les remerciements de Karo au micro n'ont qu'accentué ce malaise.
Je ne les mérite pas, Karo, tes remerciements.
Je m'en veut depuis trop longtemps de ne pas juste avoir dit "non" pour l'ostie d'encan.

Jeanne est devant moi, je commence à me confier.

Elle me sors les mots les plus sages, je penses, que j'ai entendu depuis que mon identité semble s'échouer avec ces projets abandonnés:

"Tsé, moi pis Marie-Claude, ont a déjà été à ta place, été les filles qui donnent leur 180% dans ces affaires là. Pis cette année on a mis trèèèèèèès clairement nos limites, parce qu'on sait ce que ça fait."


"On a déjà été à ta place"




"On a déjà été à ta place"





"On a déjà été à ta place"





Tsé, dans vie t'as plusieurs types de bénévoles. T'as ceux qui le font uniquement pour l'ajouter à leur cv, ceux qui sont là mais pas là, pis ceux comme moi. Les"mongols", pour citer une autre comparse bénévole.

Pis quand t'es une esti de "Mongol", ben tu met pas juste ton coeur dans le projet dans lequel tu t'impliques.
Tu y met tes trippes, ton foie, ton cerveau, tes poumons, ton estmac, ta colonne.... TOUTE, câliss.

Pis tsé, quand tu mets absolument TOUTE dans quelque chose, tu te mets à essayer de le protéger. Tu le protège pur TE protéger.
Pis c'est là que ça ne devient plus sain.

Dans ma grande carrière de bénévole, j'en ai vu, du monde "Mongol", complètement exceptionnels, qui mettent tellement TOUTE dans le projet, pour qui le moindre feu risque de devenir une explosion.

J'ai attendu d'exploser entièrement, dans mon âme, mon être avant d'y mettre un frein.

Parce que c'est une très grande part de mon identité, de m'affirmer.

Je fais le deuil de moi-même.



Et à travers tous les trucs de "prends soin de toi", "Je te comprends", "Penses à toi" que j'ai reçu, le bout qui me permet de décrocher c'est ces mots là: "J'ai déjà été à ta place".

Plusieurs mots reçus voulaient dire la même affaire.

Mais dis de même, c'est comme ça que je me sens moins dégueu.

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