Accéder au contenu principal

Messiness

Cette semaine, j'ai reçu un courriel que je considère un peu fucked up de Monsieur M.

Vous savez, la fréquentation dont j'ai précédemment parlé.


Première lecture:
"WTF, ça dépasse l'entendement c't'histoire là. But I'm over that. Je comprends ce qu'il veut dire, je vais lui répondre du mieux que je peux." (Sachant pertinemment que la communication, ça se comprend jamais comme on veut pas l'autre parti).

La journée passe.
PM.
Je repense au courriel.

Sérieux, c'était vraiment trop fucké. Faut que je relise.

Pis là je pleure.

Beaucoup.

Longtemps.


Suis-je autant une mauvaise personne? Sachant qu'une partie, même si elle peut être infime, de ce qu'on dit aux autres est teinté de vérité, suis-je vraiment autant manipulatrice?
Fuck man, pourquoi ça fini si mal? Pourquoi je me sens si mal?

J'ai envie d'écrire à Monsieur S. L'ex copain qui m'a laissé par texto à la Saint-Valentin pendant que j'étais à l'hôpital pour tentative de suicide.
Celui pour qui je me languit encore beaucoup trop.
Je veux son avis.
Savoir, lui, cette personne-là qui compte encore beaucoup trop malgré son sale coup, ce qu'il pense de moi. S'il va donner raison à Monsieur M.
Je n'ai plus son téléphone.
C'est une bonne chose, comme ça je ne l'appellerai pas.
Ça serait ridicule de le faire.

Soir.

Je repense au courriel.
Je suis en tabarnak.
En Jésus-Marie-Joseph d'esti de câliss de criss.
Franchement, utiliser la théorie du complot à mon égard plutôt que de prendre sur lui ses défauts?!? Me remettre sur le nez ma version des faits et me la dire comme fausse, comme si sa propre version n'était elle-même pas teintée de ses propres affects??? NON!

Meurt, connard!!!

Ça me ronge toute la soirée.

Le lendemain matin, 5:00, je lui réécrit une réponse beaucoup plus assassine.
Je ne l'envoi pas.
Ça ne serait pas constructif.

J'en parle à une de mes soeurs. À un de mes amis. On me dit de laisser faire ça.
Parce que tsé, c'est facile de même.
Mais ça va,je comprends l'intention. 

Ce matin, flash: Je me souviens du truc que j'avais utilisé pour me souvenir du numéro de Monsieur S.
Fuck.
Je sais que je vais être trop conne et l'appeler encore.
Comme un chien maltraité qui revient quand même auprès de son maître.

Soir. Je l'appelle.
10 minutes vraiment cool.
On parle de nos projets, il y a toujours cet aspect un peu cheerleader de sa personne qui me fait TELLEMENT DU BIEN . Être là à s'encourager et se féliciter l'un après l'autre. Délectable.
Et là je lui pose la question.
Mes qualités, mes défauts.
Il ne comprends pas pourquoi je lui demande ça.
Et je sais comment il devient quand les choses ne font pas sens pour lui.
Juste en tabarnak.
Il patine, tente de me répondre, me demande pourquoi, je lui explique vaguement le contexte, ça ne le convainc pas, il me lance une pique concernant mes "intentions cachées" avant de mettre fin à la conversation. Finalement, en quelque sorte, il approuve Monsieur M.

Je pleure.

Je me rends compte que comme une esti de tarte, je l'ai encore dans la peau.
Fuck you, criss.
Même s'il a agit comme un jerk (ma opinion).

Non, Nancy rationalise ce qu'il se passe dans ta tête. Là, maintenant. Pourquoi tu pleure? Pourquoi Monsieur M. t'as mise autant en colère? Pourquoi Monsieur S. aussi?


Illumination divine.


Parce qu'on ne me laisse pas le droit d'être un human messiness.

J'ai l'impression qu'on ne me laisse pas le droit de ne pas me comprendre moi-même.

Qu'on ne veut pas le découvrir avec moi.

Qu'on veut me le crisser dans gueule.

Qu'on cherche les arnaques en petit caractères alors qu'ils n'existent pas.
Que le texte entier est juste une énigme à résoudre.
Avec une réponse interrogative. 


On peux me poser des questions sur mes intentions.
Je ne suis pas plus catholique que le pape.
J'ai des intentions réelles de marde des fois.
Qui m'amène parfois à faire des actions tout aussi fécales. 
Mais même moi, mes intentions réelles, je ne les voit pas non plus.
Pis certaines vont rester parfois nébuleuses.


I am  a human messiness.

Et malgré la peine et la colère que ça peut m'/t'apporter,
À quelque part,
Je trouve ça fucking beau, d'essayer de faire du ménage là-dedans.

Trouves-tu?

Commentaires

  1. C'est drôle (pas du tout, en fait), j'ai souvent le sentiment de me sentir inadapté à vivre. J'ai découvert il y a deux ans que je serais Asperger (c'est pas encore diagnostiqué, j'dois passer des tests à Québec, c'est une psychologue qui a soulevé l'hypothèse et une psychiatre n'a pas démenti). Ça me met des bâtons dins roues de mes interactions sociales, ce qui me mine l'estime et la confiance en moi, ce qui me mine le moral, ce qui alimente mes angoisses, ce qui creuse ma dépression, etc.

    Je l'sais que j'suis pas le plus à plaindre. Je l'sais qu'on a tous nos combats. J'me trouve pas pire que personne. J'veux pas faire pitié. Mais c'est-tu un crime d'être faible? On a-tu le droit d'être vulnérable? Le pire avec les troubles mentaux, c'est l'isolement. Tu peux pas ne serait-ce que faire poindre le petit orteil d'une faiblesse sans qu'on veuille te repousser dans le ring. Je l'SAIS que les intentions sont bonnes. Mais en plus de m'sentir faible, j'me sens coupable de t'ça.

    (C'est pas pour parler de ma petite personne que j'dis ça. Juste que j'sais c'est quoi pis que t'es pas seule là-dedans.)

    Changement de sujet, par rapport à tes ex... J'ai eu un kick sur une fille en couple. J'ai commencé à la fréquenter. Elle était avec son chum depuis six ans. Mais elle m'a avoué que ça fait deux ans qu'elle veut le laisser. Sauf qu'à chaque fois qu'elle lui en parlait, il revirait tout contre elle. Les paroles qu'il lui disait (selon ce qu'elle m'a raconté) étaient juste horribles, méchantes. C'était de la manipulation pathologique. Et elle, elle était tellement malheureuse dans sa relation qu'elle ne croyait plus avoir le droit d'être heureuse. J'ai réussi à l'aider à le quitter.

    Y a du monde qui aiment juste ça être méchant. Ou qui le sont systématiquement sans s'en rendre compte. Un complexe de supériorité, ou d'infériorité, peut-être. Va savoir. Y a du monde qui ne peuvent juste pas s'empêcher de piler sur le monde vulnérable.

    Pis la vulnérabilité, on devrait pas en avoir honte. À mon avis, ce qui compte, c'est l'intention. Le monde est plein d'épaves. Mais c'est pas une raison pour leur jeter une ancre en plus.

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Bouffe de famille: Dominos

 Quand j'étais plus jeune je lisais vraiment beaucoup.  Souvent, je lisais vraiment tard le soir. Ça paraît que j'étais jeune, parce qu'asteur, si je lis plus tard que 23:00, j't'aussi scrap qu'un lendemain d'brosse qu'y a mal viré, rendue au p'tit matin.  Bref.  Je sais pu trop j'avais quel âge, mais je me souviens qu'il était tard et que j'étais plongée dans un livre.  Ça devait sûrement être passé Noël, parce que ma soeur aînée est rentrée dans ma chambre avec le Tupperware rectangulaire au couvercle turquoise contenant ses précieux dominos en me demandant: "T'en veux-tu?"  Pis j'ai dit "ben oui".  Elle s'est assis sur le bord de mon lit et on a mangé quelques dominos. On s'est pas tant parlé, on a pas fait grand chose de significatif, mais je m'en souviens.  Probablement parce que c'était vraiment random.  *** J'aimais les dominos juste correct.  J'pense que je disais que j'aimai...

Les boîtes de bleuets

 Il y a une grange derrière la maison de mes parents.  On y trouve pas mal d'affaires.  Évidemment, la machinerie de ferme de mon oncle,  Mais aussi du stock qui sert pu, genre des ti meubles Entreposés sur une espèce de mezzanine  Vraiment pas accessible.  Les balles de foins, aussi,  Ça vient avec la ferme.  Pis des boîtes de bleuets. Des piles, hautes, de boîtes, toutes du même format,  Designées pour s'empiler l'une sur l'autre, de manière à ne pas écraser les perles d'or bleu du Lac-Saint-Jean. Avec une division au centre. Faite pour contenir une quantité pas mal égale de bleuets. Roses, jaunes, grises, bleues.  Auparavant, elles sortaient à chaque mois d'août,  Par du monde crinqués à arrondir les fins de mois Crinqués à se lever beaucoup trop tôt pour un samedi,  À aller dans le fond du bois.  Par du monde qui se rappellent que ça a brûlé il y a quelques années, au X ième kilomètre,  Dans le fond de Saint-Thom...

Une rousse

 Ça fait 10 ans ce soir.  En fait, si c'était pas de mes soeurs, je me rappellerais pas que ça fait 10 ans.  Comme je me rappellerais pas non plus que c'était le 17 février.  Je me souvenais juste que c'était dans le coin de ma fête, qu'on a passé la fin de semaine au corps et quand j'étais sur le point de retourner à Montréal, ma mère m'a donné une carte de fête avec de l'argent dedans, en s'excusant que ça ait passé dans le beurre de même.  Ça me faisait rien.  Je suis retournée au travail, et des cupcakes d'anniversaire m'attendaient à côté de deux cartes. Une pour ma fête, une autre les condoléances.  C'était weird.  Toute ça était weird.  Pis honnêtement, je me questionne encore aujourd'hui sur mon pas-de-réaction quand ma soeur cadette m'a appelée dans la nuit pour me dire que c'était fini. Elle pleurait.  J'étais avec monsieur S. cette nuit là.  Il m'a demandé si j'avais besoin d'en parler pis j'ai dit d...