Je pense que ça a commencé à notre première rencontre.
Tsé, la date Tinder.
On s'en va à un vernissage dans une galerie.
Honnêtement, tout au long de la soirée, je croyais que c'était l'échec lamentable.
Tout d'abord, à cause du bouton.
Je veux dire, LE bouton.
Drette sur le bord de la lèvre inférieure, gros, immense.
J'ai tout essayé pour l'enlever pendant la journée; la pâte à dent, l'aiguille, le peroxyde.
N'en reste néanmoins qu'il était gros comme ma face arrivée au début de la soirée.
C'pas comme si j'avais pas essayé d'le cacher avec un shitload de makeup.
Je m'étais ben dit que je ne ferais pas les premiers pas, que s'il était vraiment intéressé, il allait toujours ben me frencher comme un grand garçon, et que son envie allait toujours ben dépasser son dégoût pour le gros bouton (utopie).
Mais bref, l'introvertie en moi ne sait pas trop quoi lui dire au vernissage, puis il m'invite au resto et rendu là-bas, je me retrouve à refaire des patterns de quand j'avais 16 ans dans les bars de Normandin / Dolbeau: c'est-à-dire rien comprendre pantoute de ce qu'il me dît à cause de la musique, rire comme une tarte en disant ben fort: "Ha ouais!?!" pis continuer à rire en me trouvant intérieurement fucking nunuche.
Mais je me souviens qu'il parlait de trucs fucking intelligents (selon les bribes que je réussissais à comprendre à travers la basse intense d'un speaker trop fort drette au dessus de nous autre dans un restaurant de burgers bien connu à Québec). Pis que je me sentais un peu conne.
Reste que mon éducation très courtoise et polie m'a amenée, à la fin du dit repas, à l'inviter à prendre un café. de un, parce que je suis une p'tite fille ben polie, et de deux parce que criss, c'pas vrai que j'vais prendre un dessert en comprenant fuck all de ce que me dit un gars cute à l'air intelligent.
Dans vie, faut ben qu'une fille se ressaisisse.
Pis il dit oui.
Fuck. Oui.
Moi, qui pensait avoir été estampillée "dernière des greluches rencontrées", va finalement inviter un dude à prendre un thé (ouais, parce que j'ai finalement pas de café ---ni de cafétière--- chez nous) chez moi.
Ma cyprine commence déjà à reprendre une forme liquide, celle qui pensait être redevenue poussière, mais se rappelle du dit bouton. Retourne à la poussière.
À partir de là, ça a vraiment mieux été. On a jasé jusqu'à minuit et demi, criss. Minuit et demi!!!! Plein de fois je pensais qu'une langue allait faire un check-up de mes amygdales, mais non, fuck off. De toute façon, monsieur bouton est beaucoup trop intimidant pour la chose.
Je lui demande de partir, car depuis mes 30 ans, je ne tiens déjà plus passé 22:00. Alors qu'il est au pas du corridor, je lui dit: "à bientôt!" Puis il se retourne, tout content, en me demandant "À bientôt?!?" et je réponds" Oui.. heu... ben... à bientôt!"
Séparation.
Je le texte sur Tinder pour lui dire que j'espère vraiment qu'il y aura un "bientôt". Il est content.
Ce drôle de feeling là, il m'aura suivi tout du long.
Ce feeling que ça fite juste pas. Que quelque chose cloche.
Je me souviens pas tant des causes de notre première engueulade.
Mais je me souviens que c'était à cause d'une connerie.
Mais je me souviens qu'il m'a ouvertement exprimé qu'il avait envie de me faire du mal.
Je me souviens que ça m'a fait VRAIMENT peur.
C'était pas un mal physique.
Il voulait "juste" me faire souffrir, intérieurement.
Que j'aille de la peine. Beaucoup.
Il voulait me remettre sur le nez des trucs. Comme tsé, le nombre de fois que c'est moi qui l'ai contacté en premier, car je lui reprochais d'être un peu dépendant (because that's soooooooo meaningful).
Et le drôle de feeling de notre première date (sans bouton, cette fois) est réapparu.
Je me sens ridicule. Je ne comprends pas qu'est-ce qu'il crisse là, à perdre du temps avec moi.
Je lui ai posé souvent, cette question là.
Et jamais une réponse ne m'a été satisfaisante.
Les réponses étaient toujours par rapport à comment je le faisais sentir, jamais par rapport à comment j'étais.
Ce que je trouve dommage, parce que je pense être pas pire intelligente et drôle.
Anyway. On s'est réconciliés.
Des fois je me demande pourquoi.
Pourquoi j'ai juste continué, même si je sentais ce feeling malsain là venant de sa part.
***
Tsé, au risque de passer pour une vraie tarte, c'était quand même un bon gars.
Cherchez moi pourquoi, mais j'adorais dormir avec lui. Juste sa présence me permettais d'enfiler des nuits d'au minimum 8 heures, un exploit dans mon cas.
On avait aussi de bons sujets de discussion. C'était une personne intéressante, et j'aime toujours trouver des gens pour parler philo et mode de vie. Mais je trouvais ironique sa pensée écologique alors qu'il jetais 2 boîtes de verres de contact par jour, non recyclables.
Mais d'autres affaires me gossaient aussi.
Le sexe était vraiment juste correct.
Il se victimise beaucoup.
J'ai souvent l'impression d'être sa seule personne-ressource (Genre pas d'amis ni de famille) et qu'il dépend de moi pour ses sorties. (J'avoues que celle-là fais parfois mon affaire)
Il ne me présente pas à ses parents lorsqu'ils viennent le visiter au Québec.
Des affaires de même.
Qui gossent.
Ha! et puis attends, depuis notre engueulade où deux bonnes grosses menaces m'ont été adressées (pas physiques, je tiens à le rappeler), je ne lui fait plus trop confiance. Et remet en doute quelques histoires avec ses exs qu'il m'a racontées, maintenant que j'ai sa dark face.
Bon poursuis tout de même l'aventure, et ça a bien été; plein de beaux moments, d'envies de le voir et tout et tout.
Et vient une rencontre avec la psy, qui me met un genre d'ultimatum, si on peut appeler ça de même:
"je me questionne à savoir le bienfait que les rencontres peuvent avoir sur toi si tu persiste à ne pas plus essayer d'exprimer quand tu es fâchée aux gens".
Ça pis une claque dans face = pareil.
Un soir ben relax. Une discussion concernant l'économie capitaliste et un peu trop de vin. Une irritation envers ses propos toujours affirmatifs qui me gosse beaucoup.
J'exprime que je n'aime pas ça. (En me rappelant que je n'ai pas le contrôle sur la réaction de la personne).
Passe dans le beurre.
J'exprime que je n'aime pas l'orientation de la discussion, que je veux qu'on parle d'autre chose.
Ça ne marche pas plus.
J'en ai marre, je dis que je vais quitter s'il n'arrête pas.
Il me dit qu'il veut "juste" me dire que...
Je répète la dernière affirmation.
Malaise.
Silence.
"comment tu te sens?" Que je demandes.
"Frustré" qu'il me réponds.
- Pourquoi? que je demandes.
-Parce que je ne me sens pas écouté.
Je propose de ramasser la vaisselle et de retourner à son appart. Parce qu'il y a quand même pas loin d'une dizaine de personnes sur la terrasse et que je n'ai pas envie d'une engueulade publique.
On retourne à son appart en silence.
Je pose la vaisselle sale sur la table pendant qu'il va chercher ce qu'il reste sur la terrasse.
J'aurais pu partir, mais j'ai décidé de rester.
Fouille-moi pourquoi.
Je m'assois près de la fenêtre. On parle. Ça dégénère.
Je lui dit que je veux le quitter.
On parle.
Non, plutôt, il parle. Parce que je me souviens d'avoir regardé l'heure un moment donné et que quand je l'ai regardé ensuite, ça faisait 40 minutes déjà qu'il parlait.
Pendant qu'il parle, je regarde son kind of "Wall of fame". Un tournage a été fait sur lui, concernant le fait qu'il a fait le tour du monde, dont le Canada sur le pouce.
Il accueille maintenant des couchsurfer de partout dans le monde, qui lui laissent plein de petits messages lui disant combien il est une bonne personne. Environ 120 personnes qu'il a accueilli l'an passé.
Et malgré tout, il a à peine 150 amis facebook, sous un pseudo que j'avoues, est un peu quétaine.
Sa pancarte de quand il a traversé le Canada sur le pouce : "Free company".
Tant de relations éphémères et superficielles. De la compagnie gratuite. Une personne qui veut être aimée.
J'ai voulu prendre la parole à mon tour.
Il y est réfractaire, me contredit. Je lui dit que je l'ai écouté depuis 40 minutes déjà et que j'ai envie de m'exprimer.
Il me dit que je peux parler, mais je n'aime pas le ton. J'ai l'impression qu'on me demande en fait de fermer ma gueule, plutôt.
Je n'aime pas ça, et lui dit que je vais partir.
-C'est ça! C'est encore moi le trou du cul!!!
- Oui, et ça serait le temps que tu le réalise!!! Que je lui dit en claquant la porte.
À mi-chemin, je réalise que j'ai toujours ses clés d'appartement.
Je me demande quoi faire.
Je ne veux pas lui reparler.
Je retourne à son loyer, ouvre la porte non barrée, et lance les clés à l'intérieur avant de repartir.
Je suis dans tous mes états.
Je suis en colère.
Je texte une de mes bff pour lui dire la nouvelle.
Je poursuis ma route.
Dans la pente pour aller chez moi, je m'arrête.
Je respire.
L'air est bon.
Je regarde le peu d'étoile qu'on peu voir dans le ciel de Québec. Je réalise à quel point je suis petite. Que nous sommes TOUS si petits.
Il fait sombre, mais demain, le soleil se lèvera.
La terre ne cessera pas de tourner.
Je regarde autour de moi.
Un vélo dont un collier hawaïen est attaché autour du guidon me fait sourire.
Je vais sourire encore.
J'ai passé un an célibataire. Ça va aller.
Je ne le quitte pas parce que je ne suis pas bien avec lui.
Je le quitte parce que je suis bien avec moi.
Je rentre dans mon appartement.
Je ne barre pas la porte tout de suite.
Je vais pisser, histoire d'évacuer toute cette histoire là de mon corps.
Je ne me lave pas les mains.
Opposition.
C'est une célébration de ma liberté envers cette personne qui avait un besoin maladif de se laver les mains (c'est même arrivé une fois alors qu'on était tout juste sur le point de commencer une baise --- parce que tsé, moi je baise pas si t'as pas les mains propres, come on!!!!)
Je sors de la salle de bain.
Je barre la porte.
C'est bon maintenant. Demain sera un autre jour.
Tsé, la date Tinder.
On s'en va à un vernissage dans une galerie.
Honnêtement, tout au long de la soirée, je croyais que c'était l'échec lamentable.
Tout d'abord, à cause du bouton.
Je veux dire, LE bouton.
Drette sur le bord de la lèvre inférieure, gros, immense.
J'ai tout essayé pour l'enlever pendant la journée; la pâte à dent, l'aiguille, le peroxyde.
N'en reste néanmoins qu'il était gros comme ma face arrivée au début de la soirée.
C'pas comme si j'avais pas essayé d'le cacher avec un shitload de makeup.
Je m'étais ben dit que je ne ferais pas les premiers pas, que s'il était vraiment intéressé, il allait toujours ben me frencher comme un grand garçon, et que son envie allait toujours ben dépasser son dégoût pour le gros bouton (utopie).
Mais bref, l'introvertie en moi ne sait pas trop quoi lui dire au vernissage, puis il m'invite au resto et rendu là-bas, je me retrouve à refaire des patterns de quand j'avais 16 ans dans les bars de Normandin / Dolbeau: c'est-à-dire rien comprendre pantoute de ce qu'il me dît à cause de la musique, rire comme une tarte en disant ben fort: "Ha ouais!?!" pis continuer à rire en me trouvant intérieurement fucking nunuche.
Mais je me souviens qu'il parlait de trucs fucking intelligents (selon les bribes que je réussissais à comprendre à travers la basse intense d'un speaker trop fort drette au dessus de nous autre dans un restaurant de burgers bien connu à Québec). Pis que je me sentais un peu conne.
Reste que mon éducation très courtoise et polie m'a amenée, à la fin du dit repas, à l'inviter à prendre un café. de un, parce que je suis une p'tite fille ben polie, et de deux parce que criss, c'pas vrai que j'vais prendre un dessert en comprenant fuck all de ce que me dit un gars cute à l'air intelligent.
Dans vie, faut ben qu'une fille se ressaisisse.
Pis il dit oui.
Fuck. Oui.
Moi, qui pensait avoir été estampillée "dernière des greluches rencontrées", va finalement inviter un dude à prendre un thé (ouais, parce que j'ai finalement pas de café ---ni de cafétière--- chez nous) chez moi.
Ma cyprine commence déjà à reprendre une forme liquide, celle qui pensait être redevenue poussière, mais se rappelle du dit bouton. Retourne à la poussière.
À partir de là, ça a vraiment mieux été. On a jasé jusqu'à minuit et demi, criss. Minuit et demi!!!! Plein de fois je pensais qu'une langue allait faire un check-up de mes amygdales, mais non, fuck off. De toute façon, monsieur bouton est beaucoup trop intimidant pour la chose.
Je lui demande de partir, car depuis mes 30 ans, je ne tiens déjà plus passé 22:00. Alors qu'il est au pas du corridor, je lui dit: "à bientôt!" Puis il se retourne, tout content, en me demandant "À bientôt?!?" et je réponds" Oui.. heu... ben... à bientôt!"
Séparation.
Je le texte sur Tinder pour lui dire que j'espère vraiment qu'il y aura un "bientôt". Il est content.
Ce drôle de feeling là, il m'aura suivi tout du long.
Ce feeling que ça fite juste pas. Que quelque chose cloche.
Je me souviens pas tant des causes de notre première engueulade.
Mais je me souviens que c'était à cause d'une connerie.
Mais je me souviens qu'il m'a ouvertement exprimé qu'il avait envie de me faire du mal.
Je me souviens que ça m'a fait VRAIMENT peur.
C'était pas un mal physique.
Il voulait "juste" me faire souffrir, intérieurement.
Que j'aille de la peine. Beaucoup.
Il voulait me remettre sur le nez des trucs. Comme tsé, le nombre de fois que c'est moi qui l'ai contacté en premier, car je lui reprochais d'être un peu dépendant (because that's soooooooo meaningful).
Et le drôle de feeling de notre première date (sans bouton, cette fois) est réapparu.
Je me sens ridicule. Je ne comprends pas qu'est-ce qu'il crisse là, à perdre du temps avec moi.
Je lui ai posé souvent, cette question là.
Et jamais une réponse ne m'a été satisfaisante.
Les réponses étaient toujours par rapport à comment je le faisais sentir, jamais par rapport à comment j'étais.
Ce que je trouve dommage, parce que je pense être pas pire intelligente et drôle.
Anyway. On s'est réconciliés.
Des fois je me demande pourquoi.
Pourquoi j'ai juste continué, même si je sentais ce feeling malsain là venant de sa part.
***
Tsé, au risque de passer pour une vraie tarte, c'était quand même un bon gars.
Cherchez moi pourquoi, mais j'adorais dormir avec lui. Juste sa présence me permettais d'enfiler des nuits d'au minimum 8 heures, un exploit dans mon cas.
On avait aussi de bons sujets de discussion. C'était une personne intéressante, et j'aime toujours trouver des gens pour parler philo et mode de vie. Mais je trouvais ironique sa pensée écologique alors qu'il jetais 2 boîtes de verres de contact par jour, non recyclables.
Mais d'autres affaires me gossaient aussi.
Le sexe était vraiment juste correct.
Il se victimise beaucoup.
J'ai souvent l'impression d'être sa seule personne-ressource (Genre pas d'amis ni de famille) et qu'il dépend de moi pour ses sorties. (J'avoues que celle-là fais parfois mon affaire)
Il ne me présente pas à ses parents lorsqu'ils viennent le visiter au Québec.
Des affaires de même.
Qui gossent.
Ha! et puis attends, depuis notre engueulade où deux bonnes grosses menaces m'ont été adressées (pas physiques, je tiens à le rappeler), je ne lui fait plus trop confiance. Et remet en doute quelques histoires avec ses exs qu'il m'a racontées, maintenant que j'ai sa dark face.
Bon poursuis tout de même l'aventure, et ça a bien été; plein de beaux moments, d'envies de le voir et tout et tout.
Et vient une rencontre avec la psy, qui me met un genre d'ultimatum, si on peut appeler ça de même:
"je me questionne à savoir le bienfait que les rencontres peuvent avoir sur toi si tu persiste à ne pas plus essayer d'exprimer quand tu es fâchée aux gens".
Ça pis une claque dans face = pareil.
Un soir ben relax. Une discussion concernant l'économie capitaliste et un peu trop de vin. Une irritation envers ses propos toujours affirmatifs qui me gosse beaucoup.
J'exprime que je n'aime pas ça. (En me rappelant que je n'ai pas le contrôle sur la réaction de la personne).
Passe dans le beurre.
J'exprime que je n'aime pas l'orientation de la discussion, que je veux qu'on parle d'autre chose.
Ça ne marche pas plus.
J'en ai marre, je dis que je vais quitter s'il n'arrête pas.
Il me dit qu'il veut "juste" me dire que...
Je répète la dernière affirmation.
Malaise.
Silence.
"comment tu te sens?" Que je demandes.
"Frustré" qu'il me réponds.
- Pourquoi? que je demandes.
-Parce que je ne me sens pas écouté.
Je propose de ramasser la vaisselle et de retourner à son appart. Parce qu'il y a quand même pas loin d'une dizaine de personnes sur la terrasse et que je n'ai pas envie d'une engueulade publique.
On retourne à son appart en silence.
Je pose la vaisselle sale sur la table pendant qu'il va chercher ce qu'il reste sur la terrasse.
J'aurais pu partir, mais j'ai décidé de rester.
Fouille-moi pourquoi.
Je m'assois près de la fenêtre. On parle. Ça dégénère.
Je lui dit que je veux le quitter.
On parle.
Non, plutôt, il parle. Parce que je me souviens d'avoir regardé l'heure un moment donné et que quand je l'ai regardé ensuite, ça faisait 40 minutes déjà qu'il parlait.
Pendant qu'il parle, je regarde son kind of "Wall of fame". Un tournage a été fait sur lui, concernant le fait qu'il a fait le tour du monde, dont le Canada sur le pouce.
Il accueille maintenant des couchsurfer de partout dans le monde, qui lui laissent plein de petits messages lui disant combien il est une bonne personne. Environ 120 personnes qu'il a accueilli l'an passé.
Et malgré tout, il a à peine 150 amis facebook, sous un pseudo que j'avoues, est un peu quétaine.
Sa pancarte de quand il a traversé le Canada sur le pouce : "Free company".
Tant de relations éphémères et superficielles. De la compagnie gratuite. Une personne qui veut être aimée.
J'ai voulu prendre la parole à mon tour.
Il y est réfractaire, me contredit. Je lui dit que je l'ai écouté depuis 40 minutes déjà et que j'ai envie de m'exprimer.
Il me dit que je peux parler, mais je n'aime pas le ton. J'ai l'impression qu'on me demande en fait de fermer ma gueule, plutôt.
Je n'aime pas ça, et lui dit que je vais partir.
-C'est ça! C'est encore moi le trou du cul!!!
- Oui, et ça serait le temps que tu le réalise!!! Que je lui dit en claquant la porte.
À mi-chemin, je réalise que j'ai toujours ses clés d'appartement.
Je me demande quoi faire.
Je ne veux pas lui reparler.
Je retourne à son loyer, ouvre la porte non barrée, et lance les clés à l'intérieur avant de repartir.
Je suis dans tous mes états.
Je suis en colère.
Je texte une de mes bff pour lui dire la nouvelle.
Je poursuis ma route.
Dans la pente pour aller chez moi, je m'arrête.
Je respire.
L'air est bon.
Je regarde le peu d'étoile qu'on peu voir dans le ciel de Québec. Je réalise à quel point je suis petite. Que nous sommes TOUS si petits.
Il fait sombre, mais demain, le soleil se lèvera.
La terre ne cessera pas de tourner.
Je regarde autour de moi.
Un vélo dont un collier hawaïen est attaché autour du guidon me fait sourire.
Je vais sourire encore.
J'ai passé un an célibataire. Ça va aller.
Je ne le quitte pas parce que je ne suis pas bien avec lui.
Je le quitte parce que je suis bien avec moi.
Je rentre dans mon appartement.
Je ne barre pas la porte tout de suite.
Je vais pisser, histoire d'évacuer toute cette histoire là de mon corps.
Je ne me lave pas les mains.
Opposition.
C'est une célébration de ma liberté envers cette personne qui avait un besoin maladif de se laver les mains (c'est même arrivé une fois alors qu'on était tout juste sur le point de commencer une baise --- parce que tsé, moi je baise pas si t'as pas les mains propres, come on!!!!)
Je sors de la salle de bain.
Je barre la porte.
C'est bon maintenant. Demain sera un autre jour.
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