J'ai un plaisir coupable quand je suis dans un lieu public.
Surtout dans l'autobus.
Regarder ce que la personne texte à côté de moi.
Écouter les conversations.
Lire par dessus l'épaule de la personne devant moi (si par chance ma petitesse me le permet).
Mais celui que je préfère, c'est d'observer les gens lire.
Que ce soit un livre, une tablette ou un cell.
J'aime regarder l'espèce de paix, de bulle de quiétude dans lequel ils se retrouvent, malgré la quantité effroyable de cons dans le bus.
Plus rien ne les atteint.
Et c'est seulement avec des micro mouvements faciaux que tu peux savoir à peu près ce qu'ils lisent.
Le gars super ordinaire, qui tient son manga à deux mains, les yeux parcourant les pages à la vitesse de l'éclair.
Ha non! Ça allait trop vite! Il doit relire la page d'avant, il ne comprends plus. OK! Ça va maintenant! Poursuite de la course.
Le métalleux. Celui-là il était super cute aujourd'hui.
Les sourcils un peu plus hauts que son air à l'entrée. Comme si l'univers était devenue une merveille à protéger. Comme s'il était devenu tout léger.
Des fois, un micro sourire s'esquisse. Jamais franc. Seulement une subtilité très fine du visage que l'on peut voir uniquement si l'on prend le temps d'observer.
Le gars, à l'air sévère. Les sourcils légèrement froncés, mais détendus à la fois. Il respire un calme que tu ne sais pas si c'est même humain. Des fois, tu te demande s'il respire encore.
Pourtant, tous partagent la même chose.
Le calme.
La paix.
Un univers qui n'existe que pour eux.
Une respiration lente. Comme s'ils étaient tous dans un état de rêve éveillé.
Lorsqu'ils reçoivent un coup de la part d'un sac à dos, ce n'est plus grave. Juste un moment pour reprendre un souffle avant de mieux poursuivre.
D'ailleurs, ces petits moments là sont délectables aussi, car ils ne sortent pas de l'état dans lequel ils étaient précédemment.
Si ils doivent replacer leurs cheveux, leur chandail, ou se gratter, c'est toujours dans une grande lenteur, sans jamais quitter leur lecture des yeux.
Tous les mouvements deviennent lents.
Le temps s'arrête quand on les observe.
Puis vient l'arrêt.
Le visage change.
Les tourments reviennent.
Remet le livre dans le sac, regarde les textos, remet le tout dans le sac, se lève, part.
Cette personne que tu as observé depuis de longue minutes, tu ne la reconnait plus.
Même si tu as cette impression d'avoir partagé un moment d'intimité avec elle.
Même si pendant un moment, tu pensais être capable de la lire.
Surtout dans l'autobus.
Regarder ce que la personne texte à côté de moi.
Écouter les conversations.
Lire par dessus l'épaule de la personne devant moi (si par chance ma petitesse me le permet).
Mais celui que je préfère, c'est d'observer les gens lire.
Que ce soit un livre, une tablette ou un cell.
J'aime regarder l'espèce de paix, de bulle de quiétude dans lequel ils se retrouvent, malgré la quantité effroyable de cons dans le bus.
Plus rien ne les atteint.
Et c'est seulement avec des micro mouvements faciaux que tu peux savoir à peu près ce qu'ils lisent.
Le gars super ordinaire, qui tient son manga à deux mains, les yeux parcourant les pages à la vitesse de l'éclair.
Ha non! Ça allait trop vite! Il doit relire la page d'avant, il ne comprends plus. OK! Ça va maintenant! Poursuite de la course.
Le métalleux. Celui-là il était super cute aujourd'hui.
Les sourcils un peu plus hauts que son air à l'entrée. Comme si l'univers était devenue une merveille à protéger. Comme s'il était devenu tout léger.
Des fois, un micro sourire s'esquisse. Jamais franc. Seulement une subtilité très fine du visage que l'on peut voir uniquement si l'on prend le temps d'observer.
Le gars, à l'air sévère. Les sourcils légèrement froncés, mais détendus à la fois. Il respire un calme que tu ne sais pas si c'est même humain. Des fois, tu te demande s'il respire encore.
Pourtant, tous partagent la même chose.
Le calme.
La paix.
Un univers qui n'existe que pour eux.
Une respiration lente. Comme s'ils étaient tous dans un état de rêve éveillé.
Lorsqu'ils reçoivent un coup de la part d'un sac à dos, ce n'est plus grave. Juste un moment pour reprendre un souffle avant de mieux poursuivre.
D'ailleurs, ces petits moments là sont délectables aussi, car ils ne sortent pas de l'état dans lequel ils étaient précédemment.
Si ils doivent replacer leurs cheveux, leur chandail, ou se gratter, c'est toujours dans une grande lenteur, sans jamais quitter leur lecture des yeux.
Tous les mouvements deviennent lents.
Le temps s'arrête quand on les observe.
Puis vient l'arrêt.
Le visage change.
Les tourments reviennent.
Remet le livre dans le sac, regarde les textos, remet le tout dans le sac, se lève, part.
Cette personne que tu as observé depuis de longue minutes, tu ne la reconnait plus.
Même si tu as cette impression d'avoir partagé un moment d'intimité avec elle.
Même si pendant un moment, tu pensais être capable de la lire.
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerUn jour j'étais au Tora-Ya Ramen, à finir Le Livre des Illusions de Paul Auster. Le dénouement du livre est si puissamment crève-coeur que j'en ai déposé le livre, et je suis rester là, les yeux humides, à regarder autour de moi les gens qui vaquaient à leurs conversations anodines, inconscients du désarroi émotionnel que j'étais en train de vivre.
RépondreSupprimerP.-S. Tu as un talent pour la narration. On se sent vraiment dans ta tête en te lisant.
P.-P.-S. Oups, j'ai fait une coquille dans mon commentaire précédent, j'ai voulu le supprimer mais apparemment ça laisse une trace :P